LES OUBLIÉS

John GRISHAM

Editions JC Lattès – 2021
THRILLER/POLICIER

Quatrième de couverture :

À Seabrook, petite ville de Floride, le jeune avocat Keith Russo est tué à coups de fusil alors qu’il travaille un soir dans son bureau. L’assassin n’a laissé aucun indice. Aucun témoin, aucun mobile. Mais la police trouve bientôt un suspect, Quincy Miller, un homme noir et ancien client de Russo.
Quincy est jugé et condamné à une peine de réclusion à perpétuité. Pendant vingt-deux ans, il se morfond en prison et ne cesse de clamer son innocence. Il n’a pas d’avocat, personne pour le défendre. De désespoir, il écrit une lettre aux Anges Gardiens, une fondation où travaille Cullen Post, avocat et ancien pasteur de l’Église épiscopale.
Les Anges Gardiens n’acceptent que très peu d’affaires. Post sillonne le pays pour tenter de réparer les erreurs judiciaires et sauver des innocents. Le cas de Quincy Miller, toutefois, représente un défi d’une tout autre nature. Des gens puissants, violents et sans pitié ont assassiné Keith Russo, et ils ne veulent pas voir Quincy Miller disculpé.
Ils ont tué un avocat il y a vingt-deux ans, ils en tueront un deuxième sans hésitation.


Qui sont ces oubliés ? Comment réussir à nommer, mettre sous lumière ceux qui n’existent plus pour personne ? Les incarcérés qui se sont retrouvés en prison alors qui étaient innocents. Ils sont oubliés de leur famille, de la société, de la justice. Pourtant, s’ils ne sont pas coupable, il doit bien exister un moyen de prouver leur innocence ! C’est la mission que s’est donné « Les anges gardiens », association à but non lucratif qui passe ses journées à trouver des preuves pour innocenter ses clients.

L’agent principal est Post, un avocat désabusé du système juridique, qui tente par tous les moyens de réparer les injustices. Il ne compte pas ses heures, ses trajets, du moment qu’il progresse, car là est sa motivation. Rendre la justice telle qu’elle aurait dû l’être lors du premier procès de ses accusés à tort. Un jugement honnête, partial, antiségrégationniste. Car oui, ne nous leurrons pas, beaucoup de détenus le sont devenus pour le simple délit d’avoir une peau plus foncée.

Entrer dans ce livre c’est mettre les pieds dans des affaires sales. Les pots de vin, les trafics de drogue, le racisme, la violence gratuite. C’est émotionnellement très dur car nous nous doutons que tout ou presque est inspiré d’histoires vraies (confirmé par l’auteur). On constate aussi que certains sont prêts à tout pour sauver une personne, allant jusqu’à brasser des histoires fangeuses voir mortelles pour eux. Pourtant ils ne lâchent rien, car si eux baissent les bras, il ne restera personne pour défendre les innocents.

Ce roman est parfaitement écrit, l’enquête rondement menée. D’autres histoires viennent s’immiscer, certaines à la fin heureuse, d’autres moins. Mais les émotions ressenties sont palpables. Empathie, colère, terreur, joie, nous passons véritablement par tous les stades.

Les nouvelles générations ouvertes au partage face à de vieux juges ancestraux et conservateurs au racisme facile. Le système change, mais n’admet pas facilement ses erreurs passées. Si vous voulez constater qu’il existe peut-être une part d’optimise aux E-U pour les opprimés, je vous conseille ce livre. C’est beau et émouvant à plus d’un titre!

★★★★★

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