Fiona MELROSE
Editions La Table ronde, Quai Voltaire – 2018
CONTEMPORAIN
Quatrième de couverture:
Landyn Midwinter et Vale, son fils, agriculteurs dans le Suffolk, sont des hommes du terroir. Face à la concurrence des grandes entreprises ils doivent lutter pour garder leur propriété. Mais un combat plus profond et plus brutal est à l’oeuvre depuis la mort tragique de Cecelia, épouse et mère adorée, dix années auparavant en Zambie ; un passé jusque-là enfoui, non dit, retranché derrière la maladresse et la douleur des deux hommes.
Lors d’un hiver particulièrement éprouvant, Landyn et Vale affrontent enfin le souvenir qui les hantent, et mettent à l’épreuve le fragile tissu de leur relation.
Telle une houle, l’histoire nous embarque en pleine tempête. Un fils de 20 ans, Vale, perdu dans des souvenirs d’enfance qu’il ne comprend pas complétement, un père de 60 ans, Lyndin, rongé par la tristesse et les remords. À vouloir cicatriser le passé plus vite, parfois la blessure ne se referme pas correctement. Les discussions sont difficiles, pas facile pour les deux co-habitants de se parler quand les mots refusent de sortir. S’installe alors un espace, un vide qui se creuse de plus en plus jusqu’à les séparer totalement.
Avec le temps ce manque de communication empêche les spectres de nos souvenirs de trouver la paix. Ils souffrent, se cognent à notre mémoire pour trouver un apaisement, une explication. Alors le combat s’engage, faut-il laisser souffrir l’esprit jusqu’à la mort ou l’aider en écourtant sa peine. Que ce soit à 60 ou 20, il faut savoir faire face à ses responsabilités. Ce n’est jamais simple surtout si cela implique un être proche, mais il faut se battre, continuer de vivre. Le père doit faire le deuil de son épouse tristement disparue, le fils de sa mère partie trop tôt. Le père tente de rattraper son absence durant la jeunesse de Vale, le fils doit trouver sa nouvelle place, celle du responsable dans l’accident de son meilleur ami.
Toutes les étapes du deuil sont présentent sous différents aspects. D’abord le choc, l’incompréhension. Ensuite la colère, toute cette rage contenue qui se déferle sans prévenir. Pour finir par l’acceptation dans les pleurs et le calme après la tempête.
Niché dans un pays de Grande-Bretagne où la mer, la pêche et l’agriculture font l’ambiance, on retrouve également les difficultés économiques que représentent les maigres offrent d’emploi. Les aléas climatiques, le dur labeur, tout ce qu’il faut pour forger des Hommes d’honneur et de sagesse. Un beau texte sur la prise de responsabilité, le deuil, l’empathie. À travers chaque tempête, le plus grand des obstacles est de tenir la barre fermement jusqu’à bon port. Pour rentrer sain et sauf à la maison.
Un immense coup de cœur pour ce livre aux multiples facettes.
★★★★★
C'est en quelle salle? 