LE PASSAGE DE l’ÉTÉ

Claire LÉOST

Editions JC Lattès – 2021
CONTEMPORAIN/TERROIR

Quatrième de couverture :

Hélène, seize ans, vit au cœur de la Bretagne intérieure, dans un bourg oublié des touristes et cerné par les rochers. Entourée d’un père aimant, de son ami Yannick, ardent défenseur de la cause bretonne, et de sa grand-mère Alexine, diplômée de l’école des druides, elle se destine à devenir institutrice, comme sa mère.
Mais l’arrivée de Marguerite, nouvelle professeure de français venue de Paris avec son mari, célèbre romancier, bouleverse leur existence à tous. Qu’est venue chercher Marguerite ici, enfoui sous le granit ? Quels drames anciens se murmurent dans la forêt ?
Le temps d’un été, Hélène va découvrir le vertige du désir, la douleur de la perte et le piège qui se referme sur ceux qui dérangent.
À la fois saga bretonne et roman d’apprentissage, Le Passage de l’été fait resurgir les secrets et les blessures de trois générations de femmes, de 1945 à nos jours. Il raconte la fin de l’enfance, entre émerveillement des premières fois, chagrin indélébile et promesse d’émancipation


Comment certains destins se croisent, se mêlent, créent un big bang, une explosion de chaleur et d’émotions pour ne laisser qu’un tas de cendres et de malheur. C’est l’histoire d’Hélène, seize ans, Bretonne pure souche qui s’ennuie des gens de son village, qui tracent sa vie sans lui demander son avis, et de Marguerite, enseignante ayant la quarantaine, partie sur les traces de sa mère qui l’a abandonnée à la naissance.

Toute la sécurité, la sérénité de notre présent, peut basculer en un instant. Le temps d’une année, le passage d’un été. De jeune adolescente campagnarde, devenir une femme qui se rêve citadine. De l’insouciance à la dure réalité de la vie, il n’y a qu’un pas, celui qui nous fait grandir d’un coup, sans prévenir, et nous donne envie de fuir toute cette douleur vers un ailleurs qui ne fleure pas les souvenirs et la nostalgie.

De son côté, Marguerite déteste cette région inhospitalière, n’y trouve pas sa place, mais fait son possible pour tenir bon. Pour son mari, sa fille, elle continue les recherches de sa mère disparue.

Bien sûr je me retrouve dans ce roman, sur bien des points, mais ce n’est pas ce qui en fait la grandeur. Non, sa valeur réside dans la délicatesse des mots, la beauté des paysages naturels qu’offre la Bretagne, comme quoi ce n’est pas parce que cette région est parfaite pour les vacances, qu’il ne s’y passe que de belles choses dignes des cartes postales. Non, cette terre sauvage abrite les mêmes souffrances qu’ailleurs, avec des envies d’évasions que la plume de l’auteure met en valeur. Des premiers émois, du sentiment d’appartenance ou d’imposture, on se cherche, comme nos héroïnes, pour trouver un sens à notre existence, à notre passé, et décider de notre avenir 🧡 Une quête d’identité noyée sous les flots, ces larmes dont le ciel breton semble se délester sans jamais tarir, à l’instar des cœurs d’Hélène et Marguerite.

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