DEUX KILOS DEUX

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Gil BARTHOLEYNS

Editions JC Lattès – 2019
CONTEMPORAIN

Quatrième de couverture :

Dans une région isolée de Belgique, les Hautes Fagnes, une tempête de neige s’abat les bois, les landes et les villages. Elle recouvre tout et maintient les hommes dans le silence et dans l’attente.
Sully, un jeune inspecteur vétérinaire, débarque là pour mener un contrôle dans une exploitation avicole. Il y a eu des plaintes, des soupçons. Sully cherche des réponses auprès des habitants et des exploitants agricoles. Pendant son enquête, il trouve souvent refuge dans un diner où travaille Molly, belle et bouleversante, et Paul, le patron qui lit Walt Whitman, cuisine le poulet comme personne et semble toujours attendre que quelque chose arrive. Chaque rencontre compte, conjure le temps, promet un autre avenir.
Deux kilos deux est un western, une enquête, une réflexion sur la condition animale et sur la condition humaine, c’est aussi une histoire d’amour.


Ce livre m’a été très pénible à lire, mais ce que j’ai à dire est très ambiguë. En effet j’ai trouvé que l’histoire principale tenait sur un mouchoir de poche à cause des nombreuses digressions, alourdissant atrocement la lecture. Pour autant ne fuyez pas, car je ne regrette absolument pas ces passages. Vous vous demandez pourquoi je vous incite à lire un ouvrage qui m’a saoulé? Laissez-moi vous expliquer.

Deux kilos deux, c’est le poids que doit faire un poulet avant d’être envoyé à l’abattoir. Plus gros il n’est pas accepté, moins lourd il est également refusé. Pour autant malgré les nuances, l’animal reste ce qu’il est : un être vivant. J’avais cette idée en débutant ma lecture, amie des animaux oblige. Plus j’avançais et plus les annexes qu’ajoutait l’auteur m’ont fait réfléchir. En s’ajoutant au scénario de départ, il se fait l’avocat du diable en débattant et exposant chaque maillon de la chaîne composant l’industrie alimentaire, l’élevage animalier, puis la consommation. À chacun la parole pour entendre sa version de ce qui est fait, doit être fait, et comment l’entreprendre.

En tant que végétarienne, je ne me suis jamais posée la question de savoir ce que mes actions anti viande pouvaient avoir comme effet sur ce domaine. J’avais bien sûr l’idée des animaux, mais absolument jamais celle de l’éleveur, du chercheur pour optimiser les élevages, etc. À avoir et débattre de nos positions est très bien, mais connaître l’impact des décisions qui en découlent est incroyable. Cela a remis pas mal de choses en perspective pour moi, et je regarde le commerce de la viande d’un autre œil. Je n’en consomme toujours pas mais j’ai un avis moins critique et cinglant sur le domaine. À chacun de défendre son bifteck !

Je ne parlerai donc pas de l’histoire de fond car elle ne m’a vraiment pas emballé, même si j’ai adoré Sully en inspecteur méchant puis gentil car il n’arrivait pas à garder la casquette de départ. Son rôle est un prétexte au roman pour les réflexions qu’il offre, les perspectives insoupçonnées qu’ont chacune de nos décisions. C’est bien amené, réfléchis parfaitement. Lourd à lire, mais inestimable d’enrichissement.

★★★★★

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