QUAND LA VILLE S’ÉTEINT

Julia PIALAT

Editions JC Lattès, La grenade – 2021
CONTEMPORAIN

Quatrième de couverture :

Cobra, la vingtaine, a grandi dans le quartier de Strasbourg – Saint-Denis à Paris. Il partage son temps entre l’épicerie de son père, le bar Chez Jeannette, l’écriture de son premier album de rap et l’envie farouche de réussir. Il n’a aucun contact, pas d’argent, juste son enthousiasme, et se donne un an pour percer.
Un jour, il fait la rencontre de Chérif, un ancien producteur de raï en déshérence, qui accepte de mettre à disposition son studio d’enregistrement. Leur amitié va tout bousculer.


Comme beaucoup de jeunes passionnés de musique, Cobra veut à tout prix réussir dans ce milieu, « percer ». Il a déjà les sons, les paroles, mais comment réaliser une musique aboutie, quand on n’a ni studio, ni réseau pour faire partager ?

Il fait alors avec ce qu’il a, des logiciels glanés sur le net, des voix gratuites, et tente d’envoyer des essais à des studios qui invariablement ne lui répondent pas ou font comme s’il n’existait pas. Après tout, il n’est qu’une personne de plus persuadée d’avoir du talent, ils en voient tellement tous les jours … J’ai d’ailleurs la chanson « si facile » des Casseurs Flowters en tête pour illustrer ce roman.

Car malgré la difficulté face à laquelle se heurte Cobra, il ne renonce pas. Il croit en lui, en ses sons, à ses textes de rap qui transporteront d’autres personnes, comme elles l’ont ému lui-même. Et parce que tout seul il ne peut rien, il s’associe à une amie à lui qui elle, a le réseau et la connaissance des machines. Ne reste plus qu’à trouver le local, et c’est là le destin qui frappe en mettant sur leur route un ancien producteur du musique qui va tout apprendre au jeune homme. Jusqu’à la consécration.

Résumer ce livre à ça ne serait pas lui rendre justice. En effet, il y a bien plus de sujets abordés que la quête de reconnaissance. Il y a les milieux sociaux faibles, sans argent, où l’aîné abandonne ses rêves pour tenir l’épicerie familiale pendant que le cadet fait « mumuse » avec ses musiques, le sentiment d’incompétence, un manque cruel de confiance en soi face à la réussite des autres, la peur de rater, mais également le syndrome de l’imposteur. Où comment le réseau justement utilise souvent les nouveaux talents en ponctionnant ce qu’ils peuvent pour ensuite laisser les gens dans le caniveau, ou profitant de leur notoriété pour promettre quelque chose en échange de plaisirs charnels …

Une belle mais sombre immersion dans le milieu musical, un rap qui frappe, claque, mais aussi nous enchante grâce à de belles aventures, un espoir de réussite pour s’extraire d’une vie de privation, de tristesse, de misère. Je n’ai pas la place de tout raconter, mais il est très riche, et à découvrir bien entendu !

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