CLINT ET MOI


Éric LIBIOT

Editions JC Lattès – 2020
CONTEMPORAIN / CINEMA/TELEVISION

Quatrième de couverture :

Éric Libiot aime Clint Eastwood depuis toujours. Son cinéma, ses grognements, son regard, ses coups de gueule. Mais il l’agace également à cause de ses prises de position, de sa passion pour le .44 Magnum, de son respect pour le drapeau étoilé.
Comment Clint peut-il jouer Dirty Harry et réaliser Sur la route de Madison ? Comment peut-il interpréter les machos et célébrer Charlie Parker dans Bird ? C’est ce mystère qu’Éric Libiot, grand cinéphile, tente de percer.
Il raconte « son » Clint Eastwood et, parce que le 7e art touche à l’intimité de chacun, en vient à se raconter lui-même. Balade vagabonde et érudite, autoportrait en creux et leçon de cinéma : Clint et moi renouvelle le genre de la déclaration d’amour.


« Repose-toi sur l’oreiller du doute », me disait mon père citant Montaigne. J’y fais souvent la sieste, papa. D’ailleurs, je doute au point de me voir parfois dans la peau d’un imposteur. Une situation que Clint ne connaît pas. Il n’est pas mon héros pour rien.


Subtile association d’une vie cadrée autour du cinéma et d’une vie dans le cinéma. L’auteur/journaliste face à sa star Clint Eastwood.

Ayant depuis longtemps la passion pour Clint, Éric  Libiot a cherché à travers ce livre à faire le lien entre lui, et ce héros impénétrable. De ses débuts un peu chaotique dont il a une petite honte, les échecs mais aussi les réussites, il dresse le portrait de son chemin vers un monde cinématographique qui depuis toujours le fascine. Tout comme l’homme qui a débuté acteur et a ensuite endossé bien des casquettes. L’homme qui a tout fait ou presque, dont la comédie n’était  « qu’un boulot de plus ».

Une existence n’est jamais linéaire, prévue, tracée comme du papier à musique lorsqu’il s’agit de la retranscrire pour la raconter. Nous nous souvenons de morceaux, de bribes fortes qui construisent notre mémoire. En écrivant son livre, Éric Libiot cherche à raconter comment toute sa vie a tourné autour du septième art, mais aussi à quel point le talent et le personnage de Clint Eastwood fut et reste encore aujourd’hui un modèle. Un grand homme discret, un peu ours, mais qui reflète une personnalité forte et noble.

Il décortique et met à nu et à mal les oeuvres du Clint réalisateur. Les bons, les mauvais, tout y est pour apprécier les différentes facettes d’un homme multiple qui se fout de tout, n’écoute rien n’y personne. Le parfait cowboy d’un vieux western où sifflent les balles !

J’entendais il y a quelques jours à la radio, citer les cahiers du cinéma. Il était dit que n’importe qui ne pouvait pas être critique de cinéma. Le plus dur étant d’être capable de donner envie au lecteur.

Là est le talent d’Éric Libiot, car pendant ma lecture ponctuée d’un humour frais et léger, je visionnais une grande partie des films tournés avec/par Clint Eastwood. Une belle leçon de d’audiovisuel et d’humanité. Je crois qu’à la fin du livre je voudrais faire le même métier que lui : ami de Clint. Si cela paye peu, il a de quoi apprendre à philosopher et appréhender son existence plus agréablement.

★★★★

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